Pages

mercredi 11 mai 2016

Les acteurs économiques qui peuvent agir sur le comportement RSE des entreprises.


Elaboré par El Hamdouchi Youssef
http://elhamdouchi.blogspot.com/

La légitimité institutionnelle des entreprises a été fondé sur sa capacité à satisfaire les besoins et le bien-être des travailleurs en leur fournissant un salaire contre un travail et des avantages sociaux qui leur permettent d’acquérir les biens et les services des entreprises, ainsi qu’une intégration sociale au sein de la société.

Désormais les besoins des individus ont évolué et ils ont pris d’autres mesures que celles d’avant, leurs achats ne s’arrêtent plus comme avant à acheter les biens et services des entreprises pour pallier  leur besoins matériels, mais encore ils intègrent d’autres paramètres comme la qualité de vie, la qualité des produits, l’image de l’entreprise, la contribution de l’entreprise au bien être des individus et de la société ainsi que la protection de l’environnement.

Une pression croissante sur les entreprises :

Face à la montée de la mondialisation, libéralisation des marchés, et l’acharnement des entreprises notamment les multinationales derrière le profit, plusieurs mouvements d’activistes ont apparu afin d’atténuer cette tendance néfaste au bien-être des individus et leurs environnements, ces mouvements ont connu l’enchantement et l’encouragement de la part de l’opinion publique, d’ailleurs même les politiciens les ont rejoints dans leur mobilisations, ce qui leurs a donné une forte légitimité.

Les médias et la société civile

L’opinion publique dépend principalement des médias et de la société civile, qui grâce à eux et à leurs enquêtes, investigations, et mobilisations, il est averti de ce qui se passe autour de lui. Effectivement, le rôle que jouent les médias et la société civile ici est déterminant pour l’opinion publique, car si le rôle n’est pas bien rempli, pour une raison ou une autre, il serait difficile à tout individu de formuler une opinion solide ou un jugement sur ce qui le touche ou ce qu’il constate, plus encore, il serait difficile pour lui de se mobiliser autour des questions et des problèmes qu'il vit dans sa vie de tous les jours, car il pourrait penser que son problème ne concerne que lui, ou qu’une poignée de personnes, il ne saura pas l’ampleur ni le nombre de personnes qui sont dans la même situation que lui et qui souhaitent agir. Donc on peut penser que les médias et la société civile sont le meilleur moyen pour la mobilisation et la sensibilisation de l’opinion publique.

De ce fait, plusieurs supports de presse et ouvrages se sont alors penchés à traiter des thématiques qui concernent la responsabilité et l’implication des entreprises dans la vie sociale, sociétale et environnementale, ainsi que le développement durable, car ils sont conscients désormais, de l’intérêt que portent les gens à ces sujets, et que les entreprises vont jouer le jeu et obtempérer à la pression publique afin de préserver leur image qui constitue pour eux le talon d’Achille.

Les actionnaires activistes dans la société civile:

Ils peuvent jouer un rôle déterminant dans les orientations stratégiques d’investissements des entreprises, par le biais du  conseils d’administration qu’ils nomment, car celui-ci, fixent les orientations de l’entreprise et choisit le directeur général. Une occasion pour ces actionnaires pour interpeller les dirigeants sur les actions de l’entreprise en matière de la responsabilité sociale, sociétale et environnementale.
Les actionnaires peuvent exiger par exemple à ce que leur entreprise commande une notation approfondie de leurs pratiques ESG (Environnement, Sociale, Gouvernance) auprès de certaines agences de notation afin de connaître par exemple leur situation en matière de la RSE.

Les agences de notations  RSE :

Ce sont des agences qui évaluent les entreprises selon des notations extra-financières, c'est-à-dire, elles ne vont pas seulement se baser sur les performances économiques des sociétés mais aussi sur leurs comportements vis-à-vis de l’environnement, les valeurs sociales au sein de l’entreprise, de leurs engagements sociétaux et leurs gouvernances. Ils vont analyser chaque domaine d’activité selon leurs critères d’évaluation afin de donner une note finale à l’entreprise, ces domaines peuvent concerner par exemple : le service de l’entreprise attribué au client, conditions de travail au sein de l’entreprise, la communication interne et externe, la parité entre les femmes et les hommes etc... 
Il existe aujourd’hui plusieurs agences de notation extra-financière au niveau international comme :
l’agence française Vigeo dirigée par Madame Nicole Notat et qui est présente aussi sur le territoire Marocain et, plus précisément sur la ville de Casablanca, évalue tout type d'entreprise, publiques et privées, elle est la première à créer le premier indice boursier européen en matière du développement durable, sachant que jusqu'à aujourd’hui il n’existe pas encore de référentiel normalisé sur le développement durable.   
Par ailleurs, il faut savoir que chaque agence développe ses propres critères d’évaluation pour donner une notation à une entreprise, une manière pour se différencier et se positionner sur le marché, mais en réalité ces agences traitent plusieurs domaines communs  liés à l’environnement, la gouvernance, les ressources humaines, les relations avec les clients, les fournisseurs et les sous-traitants, les organismes publics… il faut signaler aussi que ces agences de notation essayent de travailler dans un cadre déontologique commun, c'est-à-dire, elles ne vont pas évaluer les entreprises qui sont dans des secteurs d’activité tels que le tabac, l’alcool, le jeu, la prostitution, l’armement, et qui aussi participe au travail des enfants et, au travail dans des conditions inhumaines etc.[1]

Le personnel :

Le personnel constitue la force motrice de l’entreprise et le facteur clé de son succès, il prend toute sa dimension dans la RSE, puisqu’il fait partie aussi des sujets importants au sein de l’entreprise à côté des clients et les fournisseurs. En effet, les responsables RH ont pris conscience de l’enjeu de cet acteur au sein et à l’extérieur de l’entreprise,  qui est à la fois représentant et ambassadeur, à travers lui on peut obtenir beaucoup d’indice sur la situation de l’entreprise au niveau du climat social par exemple, la situation financière, la motivation au sein de l’entreprise, le sérieux et l’engagement du personnel, le professionnalisme, la qualité du produit et du service etc.

Aujourd’hui, le personnel peut lui aussi nuire à l’image de sa propre société à travers son comportement et ses attitudes, car la frontière entre vie privée et vie professionnelle chez certains personnels peut s’estomper une fois la démotivation est présente ou bien  le rapport de confiance avec l’entreprise est perdu, l’image de l’entreprise peut se détériorer auprès de ses partenaires (parties prenantes), plus encore, ça peut infecter d’autres collaborateurs.
Par ailleurs, les entreprises redoutent aussi le personnel qui affiche trop sa vie et avis personnels dans les réseaux sociaux, de peur de porter atteinte à leurs réputations et l’image qu’elles souhaitent véhiculer, surtout lorsqu’il met en avant son appartenance à l’entreprise.

De ce fait, les dirigeants des entreprises doivent être conscients de l’importance de ce facteur humain, qui peut faire vraiment mal à l’entreprise s’il est pris à la légère, car l’enjeu et de taille et la moindre erreur de nos jours ne pardonne pas. La responsabilisation du personnel s’impose alors, et des mesures de sensibilisation, d’encadrement doivent être entreprise afin d’éviter les casses tète. «Mieux vaut prévenir que guérir ».

Les clients :

Sont les principaux ambassadeurs de chaque entreprise, et l’indice de succès et de performance. On ne peut pas imaginer une entreprise sans clients, comme on ne peut pas imaginer un corps sans âme, de ce point de vue-là,  le traitement avec le client doit être bien défini autour d’une relation privilégiée basée sur la confiance, l’échange et le respect réciproque, c'est une équation assez complexe à réaliser puisque ses paramètres peuvent des fois prendre des mesures disproportionnées, qui deviennent très difficiles à contrôler. 

Aujourd’hui, les clients sont de plus en plus aux courants et informés. Ils mettent en avant les entreprises qui respectent leur intelligence, leur santé, leur environnement, et qui honorent leur engagement. Plusieurs études ont été réalisées dans ce sens afin de mesurer la disposition des consommateurs à payer plus cher s’ils s’avèrent que, les produits qu’ils vont acheter sont sains et respectent l’environnement, et que l’entreprise est citoyenne et engagée.  Ces études montrent qu’un bon nombre de consommateurs sont prêts même à boycotter les entreprises non éthiques, et à encourager celles qu’elles le sont, même s'il faut payer un peu plus cher les produits qu’ils consomment, « selon une étude du Credoc 1999».

Les entreprises sont désormais plus que jamais conscientes de l’ampleur de ces mouvements de consommateurs soucieux de leur bien-être et conscient du pouvoir qu’ils détiennent à travers le boycott. En effet, les entreprises n’ont plus le choix qu’à suivre ce courant et faire leurs parts du chemin pour subsister et éviter d’être dépassées par les évènements et la concurrence.  

Les fournisseurs

Plusieurs fournisseurs sont amenés aujourd’hui à revoir leurs méthodes et pratiques de production, en raison des pressions mises en place par leurs clients (entreprises), car ces mêmes clients (entreprises) subissent eux-mêmes les mêmes pressions de la part de leurs clients (consommateurs).
En effet, la relation entre ces trois sujets est devenue Interdépendante et intimement liée dans la plupart des cas, en raison de la montée de la conscience chez les consommateurs, qui sont  aujourd’hui mobilisés, encadrés et nourris par l’engagement de la société civile.

les fournisseurs sont plus que jamais appelés à être vigilant vis-à-vis de leur réputation car leurs clients sont bien disposés à donner des sommes d'argent important pour engager des associations à  enquêter et même investiguer sur leur chaine de production, de conditionnement, de commercialisation et, d’achat afin de se protéger contre certaines pratiques qui nuisent à leur bien-être et surtout pour décourager tout ceux qui croient qu'ils peuvent abuser de la confiance et de la crédulité de certains gens.



                                                                                                            


[1] http://www.lafinancepourtous.com/Decryptages/Articles/Notation-extra-financiere

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire