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lundi 9 mai 2016

Qu'est-ce que la RSE ?

Élaboré par El Hamdouchi Youssef
http://elhamdouchi.blogspot.com


Souvent on a entendu parler ces derniers temps, à la télé, à la radio ou encore sur le net, lors des différentes conférences, séminaires, et entretiens avec les dirigeants des entreprises, le mot RSE. Tout le monde en parle, au point que certains dirigeants ont du mal à avouer qu’ils ne sont pas encore dans cette logique managériale responsable, de peur de l’impact négatif qu’il peut y avoir sur leurs activités et surtout au niveau de leurs portefeuilles clients. En effet, il ne faut pas leurs en vouloir beaucoup, surtout lorsqu’il s’agit de certaines entreprises de taille petite et moyenne, car il faut avouer que la tache n’est pas facile, et qu’une telle démarche nécessite un coût et investissement important qui peut mettre en péril l’activité de l’entreprise si les objectifs ne sont pas bien définis et que la stratégie adoptée n’est pas adéquate à la réalité du marché et son environnement. Les entreprises qui souhaitent se positionner par rapport aux autres entreprises par une stratégie de responsabilité sociale sont tenu de prendre en considération certains éléments importants afin d’éviter une mauvaise aventure, je prends comme exemple : la concurrence déloyale, la mondialisation, la corruption, la fiscalité du marché, la gouvernance, ainsi que d’autres paramètres qui effectivement laissent penser que l’idée même dans un marché comme le nôtre est irréaliste. Mais il faut savoir que beaucoup d’idées étaient au départ difficile à entreprendre mais avec le temps tout le monde a fini par accepter la réalité.

Cependant, quelle est la signification du mot RSE ? Comment est-il apparut ? Pourquoi est-il devenu si important ? Qu’apporte-t-il de nouveau à la société ? Pourquoi prend-il de plus en plus d’ampleur au fur et à mesure du temps ?

En effet, la RSE ou La responsabilité sociétale (ou sociale) des entreprises, est un concept à travers lequel les organisations manifestent leurs engagements à mener une politique managériale responsable vis-à-vis de leurs environnements interne et externe afin de contribuer au bien-être de la société et les personnes.

Pour la Commission européenne[1], la responsabilité sociétale (ou sociale) des entreprises,  corporate social responsibility : « est un concept dans lequel les entreprises et les organisations intègrent les préoccupations sociales, environnementales, et économiques dans leurs activités et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes sur une base volontaire.

Pour la CGEM[2] (confédération générale des entreprises au Maroc), « la RSE est la responsabilité d’une Organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement éthique et transparent qui :
  • contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la société ;
  • prends en compte les attentes des parties prenantes ;
  • respecte les lois en vigueur tout en étant en cohérence avec les normes internationales de comportement ;
  • est intégrée dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations ».
Les prémisses de ce concept remontent au XVIII selon certaines lectures, lorsque les consommateurs anglais ont boycotté le sucre de la canne produit par les esclaves des caribes, ou encore, au XIXème siècle en Europe, par l’apparition d’une législation relative à l’amélioration des conditions de travail des ouvriers, explique Frédéric Tiberghien Président de l’observatoire sur la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE)[3].

Plus proche de nous, et en matière de littérature, « 1916 a été marqué par le premier article sur la responsabilité sociale, écrit par l’économiste américain John Morice Clark, intitulé : The Changing Basis of Economic responsibility. Puis, en 1953, l’ouvrage de l’économiste Howard R. Bowen, intitulé : The Social Responsibilities of the Businessman »[4]

Dans les années 1970, la question de l’environnement commencent à être pris au sérieux, grâce à ceux qu’on appelle les environnées, qui grâce à leurs déterminations et leurs engagements, ont pu se faire entendre auprès de la grande sphère économique et politique mondiale.

Il a fallu attendre 1987 pour que la commission mondiale sur l’environnement et le développement rédige le Rapport Brundtland, (d’où le nom du docteur Gro Harlem Brundtland, qui fut Premier ministre de Norvège), intitulé Notre avenir à tous[5]. Ce rapport évoquera en 1992 et pour la première fois lors du sommet de la terre l’expression du développement durable. « Un développement qui satisfait les besoins des générations présentes sans compromettre l’aptitude des générations futures à satisfaire leurs propres besoins.»[6]. Cette définition du développement durable fait aujourd’hui référence.

Ci-dessous le schéma des différentes étapes parcourût par les organismes internationaux afin de promouvoir un cadre social et environnemental durable[7].


Face aux multiples contestations de la part de la société civile ainsi que les parties prenantes, les entreprises et surtout les plus polluantes se sentent plus que jamais concernées ainsi que leurs activités sont pointées du doigt, leur façon irresponsable de produire et de consommer nuit à leur image et peuvent mettre en péril leurs activités.

En 2001, les organismes des consommateurs ont initié le projet de la norme 26000 relatifs à la RSE, ce fut le premier pat pour qu’en 2005 les travaux commencent et qu’en 2010 la publication s’effectue.

« Les Lignes directrices et non des exigences, relatives à la norme responsabilité sociétale Iso 26 000 ont été élaborées au sein de l’organisation internationale de normalisation, sur une période de 5 ans. En effet, entre 2005 et 2010, plusieurs acteurs représentatifs de la société à savoir les : (entreprises, syndicats, consommateurs, ONG, experts, et administrations publiques) appartiennent aux délégations internationales de 90 pays ont participé à l’élaboration de ces lignes directrices avec 42 organisations internationales dont l’OIT, la Commission Européenne, l’OCDE et l’OMS. Cette coopération représente donc un  consensus international[8] ».

 Il faut signaler que ces lignes directrices chercher à faire assumer les organisations leur part de responsabilité vis-à-vis  de leurs activités et leurs décisions qui ont un impact néfaste sur l’environnement et le bien-être de la société. Ils cherchent aussi à ce que ces organisations aient un comportement éthique et transparent envers tous les acteurs de la société, c'est-à-dire les parties prenantes, et la société civile sans oublier bien sûr l’environnement.
« Cette responsabilité concerne 7 questions centrales [9] :
  • La gouvernance de l’organisation (y compris le respect de la loi, la transparence, la responsabilité de rendre compte et le dialogue avec les parties prenantes)
  • Les droits de l’homme,
  • Les conditions et relations de travail,
  • L’environnement,
  • Les bonnes pratiques des affaires (y compris la lutte contre la corruption),
  • Les questions relatives aux consommateurs, et les clients
  • L’engagement sociétal ».

Aussi pragmatique qu’elles soient, les entreprises n’ont pas hésité un instant à saluer cet engagement. Elles sont  même allées mettre la main à la pâte, commençant par renouer des relations avec les parties prenantes ainsi que la société civile, et finissant par une conciliation avec leur environnement intérieur. Désormais, les entreprises sont de plus en plus convaincues qu’aucun progrès ne peut se réaliser sans une approche responsable qui va en parallèle avec leurs investissements.
                                                                                                                 


[1] Livret vert (Commission Green Paper 2001 “Promoting a European Framework for Corporate Social Responsibility”
[2] www.cgem.ma/fr/label-rse
[3] www.rse-pro.com/rse-origine-498.
[4] Thèse de Mme : Isabelle CADET ; Responsabilité Sociale De L’entreprise (Rse), Responsabilités Ethiques Et Utopies
 [5] http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/sites/odyssee-developpement-durable/files/5/rapport_brundtland.pdf
[6] http://cms.unige.ch/isdd/spip.php?article77
[7] Présentation AFNOR, RSE/capenergies-oct2008
[9]  http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/diplomatie-economique-et-commerce-exterieur/peser-sur-le-cadre-de-regulation-europeen-et-international-dans-le-sens-de-nos/focus-l-engagement-de-la-france-pour-la-responsabilite-sociale-des-entreprises/les-referentiels-internationaux-et-la-participation-de-la-france-a-leur/article/les-lignes-directrices-relatives-a-la-responsabilite-societale-iso-26-000-norme

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